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mardi 12 février 2008

Intelligence economique et affaires publiques

L'université défaillante, bien sûr, et plus généralement la plupart des domaines d'action publique sont des sujets parfaitement légitimes pour l'intelligence économique encore figée par sa concentration sur la business intelligence, en fait une ressucée à la sauce Gourou des manuels de MBA des années soixante.

Le débat actuel sur la médiocre performance des PME françaises à l'international, et la volonté bien sympathique et un peu électorale , de venir à leur secours, rappelleront à certains des expériences analogues des années 60 à 80.

A la fin de cette période de mobilisation à l'export,"ardente obligation" , l'essentiel des PME des industries de consommation bien françaises , à savoir le textile, la chaussure, le meuble, le jouet, les équipements de bureau, la machine agricole, la machine-outil etc...ont disparu devant la concurrence allemande et italienne, bien avant celle des pays émergents. Le coup de sifflet final a été la stabilité monétaire qui a fait disparaître un argument de vente essentiel , la dépréciation du franc.

Et les entreprises qui ont survécu dans ces branches étaient souvent gérées à distance par leur client, puis rachetées par des concurrents allemands, néerlandais, suédois, italiens, espagnols. L'obstacle n'était donc pas , ou pas totalement, dans le marketing ni dans le dumping des pays émergents mais en amont, dans la capacité stratégique de nos PME .

Ce pourquoi le Patriotisme économique doit aujourd'hui bien définir ce qu'il doit sauver avant tout : l'entreprise et ses emplois, ou bien les dirigeants français de PME, sous-capitalisés, mal formés, trop longtemps anesthésiés par les marchés publics et coloniaux , par le recours facile au député ou à la manifestation corporatiste.

La survie de l'entreprise, ce qui est bien, de l'économie, ce qui est mieux et, au delà, de la société qui est l'objet final de toute politique de sécurité, repose sur la maîtrise de bien d'autres choses essentielles.

Ouvrons simplement notre journal. Croyances totalitaires, foi dans les anticipations rationnelles et les marchés auto-régulés, bulles et subprimes, énormité de la dette américaine, traders- fous, patrons-voyous, politiciens mégalomanes, médiatisations narcissiques, excès de consommations , pollutions, génie génétique, drogues et addictions médicamenteuses, nanotechnologies, montée de la délinquance économique et financière...
Et bientôt la nécessité de réviser notre modèle de surconsommation à l'américaine, surchauffée à la publicité et surcréditée, destabilisateur pour la santé mentale de nos individus, nos sociétés, notre milieu écologique.

Tout ceci implique des anticipations et des actions préventives (donc de l'intelligence économique) du côté du Maître des Horloges, c'est à dire de l'Etat, au sens large , en y comprenant les Organisations internationales et les collectivités territoriales .
Ce qui amène à se pencher sérieusement sur les affaires publiques et internationales.

Aujourd'hui l'IE s'appuie sur des techniques certes utiles (protection du secret, étude du marché, lobby) mais un peu subalternes en l'absence d'une définition claire des objets à protéger et des risques encourus.

Une branche professionnelle de l'IE vend de l'assistance au lobbying. Pourquoi pas? Une touche de Rotary Club, une contribution aux frais électoraux font partie de la démocratie de marché, en France comme ailleurs. Il faudra bien vite y ajouter du spam, du réseau communautaire en ligne voire du Second Life.

Mais les affaires publiques ne se limitent pas au zim-boum-boum et à la quasi-corruption. Elles ont leur logique propre, bien plus complexe que celle du business (qui est, tout au plus, compliquée) et qu'il faut bien comprendre avant d'agir.

Tout ceci constitue un beau sujet de réflexion pour les dirigeants de l'IE.


COMPLEMENTS :
GEOPUBLIC
Intelligence economique

1 commentaire:

admin a dit…

Le problème récurrent dans les PME-PMI est le manque de stratégie. Beaucoup de PME-PMI n'ont pas de stratégie ainsi elles sont vulnérables et pas organisées.